Communiqué de presse 25 janvier 2015 Coordination Nationale CDHMP
LA COORDINATION NATIONALE DES COMITÉS DE DÉFENSE DES HÔPITAUX
ET MATERNITÉS DE PROXIMITÉ est à nouveau scandalisée par la manière dont on
traite l’accès aux soins et aux maternités dans notre pays.
Nous avons déjà perdu les 2/3 des maternités en France, et près d’une dizaine de
départements n’ont plus qu’une seule maternité. La fermeture des maternités a conduit
à la limitation de l’accès à l’IVG qui leur était lié, sans compter la disparition de plus
d’une centaine de centres dédiés.
Des femmes accouchent sur les routes, dans les ambulances, les camions de pompier,
les urgences quand elles existent encore... L’éloignement accru accentue les coûts, les
drames psychologiques, les pertes de chance. En multipliant les transferts des
patientes et de leurs ami-e-s ; cet éloignement contribue également aux dégâts
écologiques.
Et aujourd’hui, une nouvelle liste de fermetures, qui plus est non limitative, est
proposée par la Cour des comptes.
La casse va donc désespérément s’accentuer !
Or la politique désastreuse menée depuis près de 30 ans qui s’est traduite avant tout
par la fermeture en masse des maternités, n’a eu aucun effet, au contraire, sur la
mortalité infantile et maternelle. Nous régressons en ce domaine, donc l’intelligence
exigerait qu’on fasse une autre politique, et qu’on sache s’inspirer des rares documents
scientifiques sur ce problème.
Qui cite aujourd’hui le rapport auquel a participé E. Combier (1) qui montre sans
l’ombre d’un doute le lien entre éloignement et surmortalité ? Voila un élément que l’on
aimerait voir avancer.
De soi-disant experts remettent en avant l’insécurité, les problèmes financiers, le
manque de personnels... pour justifier les fermetures supplémentaires à venir. On nous
ressort le quota sans aucun fondement des 300 accouchements, comme si le nombre
d’accouchements était une garantie en soi. Même les pouvoirs publics n’en tiennent
pas compte, la preuve, on a fermé des structures qui faisaient 800, 1500, 2000
naissances par an et plus...
Pire, en supprimant des maternités, on concentre les accouchements dans des
"maternités usines" de plus en plus éloignées, inhumaines et stressantes. On remet en
question la gradation des soins et l’organisation en réseau de périnatalité prévue en
fonction de l’état de santé de la mère et de l’enfant (maternités de niveau 1, 2 et 3).
TOUTES LES MATERNITÉS DE PROXIMITÉ SONT INDISPENSABLES.
TOUS LES CENTRES IVG DOIVENT ÊTRE MAINTENUS.
IL FAUT ROUVRIR LES STRUCTURES NÉCESSAIRES !
LA SÉCURITÉ, l’ÉGALITÉ, l’AMÉNAGEMENT ÉQUILIBRÉ DU
TERRITOIRE SONT PLUS QUE JAMAIS INDISPENSABLES. AINSI QUE LA
PRÉSERVATION DE LA DIMENSION HUMAINE DU SOIN.
Des pouvoirs publics responsables doivent partir des besoins des personnes et des
territoires, pas de considérations comptables, administratives et budgétaires.
Un gouvernement doit avec les structures en difficultés ou fragiles (et ce n’est pas une
question de taille), les aider et les renforcer, et non pas utiliser n’importe quelle argutie
pour justifier de leurs restructurations/destructions... Il faut fournir les moyens
humains, matériels, financiers et en particulier affecter les personnels là où c’est nécessaire.
C’est une question de volonté et de courage politique, pas autre chose.
Nous opposons à la logique de rentabilité celle du droit à l’accès aux soins et au droit à
la santé pour tou-te-s. Cela passe par la défense et l’amélioration de tous les services
publics de proximité et par une autre politique de santé.
Le 25 janvier 2015
Contacts :
Hélène Derrien : 06 77 36 35 98
Paul Cesbron : 03 44 25 39 91
Michel Antony : 06 63 82 28 24
Rolland Vachon : 05 49 66 37 05